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FISA Awards : Alexis Besançon, premier entraineur français à décrocher cette distinction

Entraineur discret du deux de couple poids léger champion olympique, entre autres, Alexis Besançon a remporté ce vendredi 8 décembre le titre de coach de l’année décerné par la Fédération Internationale des Sociétés d’Aviron (FISA). Le professeur X de l’aviron, est le deuxième plus titré des entraineurs tricolores (derrière Dominique Basset) en n’ayant jamais été rameur de haut niveau ! Découvrez ou redécouvrez cet homme de l’ombre …

 

Qu’est ce que signifie cette distinction pour vous ? Est-ce important d’être reconnu par ses pairs ?

C’est la première fois qu’un Français reçoit cette distinction. Je mentirai en disant que cela ne me touche pas mais je suis toujours assez gêné de recevoir des félicitations qui pour moi reviennent de droit aux rameurs.

Donc bien sûr que cette distinction est importante pour moi mais aussi et surtout pour l’aviron français dans une période où il est nécessaire de prendre conscience de ses atouts pour préparer l’avenir.

Effectivement c’est toujours agréable d’être reconnu par ses pairs étrangers. Mais la reconnaissance la plus essentielle me semble celle de sa famille, celle des personnes avec qui on travaille au quotidien et évidemment celles des rameurs que l’on entraîne. Je n’oublie évidemment pas l’importance de la reconnaissance et du travail avec les entraîneurs de club qui détectent et forment les pépites que nous avons la chance d’accompagner au plus haut niveau.
 

Sur deux olympiades, vous avez conduit le LM2x à l’invincibilité ! Quel est le secret de la longévité ? 

Effectivement le double HPL français n'a perdu qu’une course officielle en PL depuis les JO de 2012 : 57 courses remportées en 5 ans par trois garçons exceptionnels (Jérémie Azou, Stany Delayre et Pierre Houin) et des évènements tout aussi exceptionnels : le grave accident de Stany en 2013, la défaite d'Amsterdam en 2014 pour 9 centièmes, le titre tant attendu de 2015 de Jérémie et Stany, le changement de composition avec Pierre pour les titres de 2016 et 2017. 

Beaucoup d'aspects de la vie concentrés dans cette belle aventure faite de bienveillance et de respect.

Bien sûr la simplicité et la rigueur de la méthode ont une part non négligeable dans la réussite mais encore une fois cette suprématie est le fruit d’un travail collectif acharné au long cours et d’un fort esprit de groupe.

Cultiver la persévérance dans le creuset de la frustration est une des clefs de la longévité. Les épreuves ont été nombreuses sur le chemin de Londres mais aussi après. Chacune de ces épreuves a été l’occasion pour chacun de nourrir la réussite de ce bateau.

Pour conclure, je pense à Nietzsche qui a écrit que l’important n'était pas la gloire, ni l’éclat mais la longévité et qu’il fallait garder son chemin. Tout est dit.

Les rameurs que vous entraînez parlent souvent des citations que vous leur donnez avant les courses. Quel est l’objectif de ce rituel ? 

Ces citations ne sont que des jalons, des fils directeurs durant chaque compétition. Elles sont souvent à tiroir ce qui permet de donner un sens particulier à nos échanges avant chacune des étapes de la compétition. Elles prennent tout leur sens dans le contexte et l’histoire de l’équipage et servent à donner une tonalité, une intention particulière à chaque course. Parfois je les détourne complètement au dernier moment pour un surcroît de motivation comme au ponton d’embarquement avant la finale victorieuse d’Henley en 2014 contre les HTC britanniques. J’ai alors lâché à Jérémie et Stany que Dieu ne pouvait pas sauver la reine tous les jours. Ils ont immédiatement compris le lien avec la finale de Londres, cet évènement si mobilisateur pour l’équipage.

Certains s’approprient ces citations jusqu’à en faire des leitmotivs de préparation mentale, d’autres en apprécient juste la saveur une fois la compétition terminée en relisant le petit carnet Moleskine que je leur laisse. Cela fait partie des petits outils que chaque entraîneur utilise pour souder l’équipage dans un objectif commun.
 

Quel est l’aspect de votre métier que vous préférez ? Est-ce l’aspect scientifique, bases de données et le travail avec la Mission d’Aide à la Performance ? 

Effectivement, la conception et l’utilisation rigoureuse d’outils d’aide à la performance sont des choses qui m’animent tout comme le travail de programmation de l'entraînement. Mais ce que je préfère le plus dans ce métier c’est le travail de terrain avec les rameurs et les entraîneurs : construire une relation de confiance qui permet à chacun de donner le meilleur de lui même et de progresser sans cesse sportivement mais aussi humainement. 
 

Pouvez-vous nous raconter votre parcours professionnel ? Comment êtes-vous devenu entraineur de l’équipe de France ?

J’ai une formation professeur d’EPS, métier que j’ai exercé deux ans avant d’être rattaché au ministère des Sports et à la fédération française d’aviron en 2001.

Après avoir débuté comme Conseiller Technique en Bourgogne, je suis devenu Conseiller Technique National sur la formation des cadres bénévoles et professionnels et puis Entraîneur National en 2009.

Durant ces années, je suis passé de l’encadrement en équipe de France des juniors B, des seniors U23 puis des seniors A en 2009.

N’ayant jamais été rameur de haut niveau, j’ai gravi les échelons un à un que ce soit au niveau de la formation fédérale, des missions principales et du public entraîné. C’est un parcours riche où j’ai eu la chance de côtoyer de nombreux acteurs de l’aviron français mais aussi de grands personnages qui m’ont accordé leur confiance et fait profiter de leur expérience. 

 

Lire l'article de la FISA sur les Awards

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