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L’aviron n’a jamais été une science exacte. La première journée des épreuves olympiques a démontré, samedi 6 août, que tout était possible sur un bassin de compétition. Le meilleur et le pire.
Sans prévenir ni se faire annoncer, le vent s’est mis à souffler, à Rio de Janeiro, malgré un ciel bleu azur et un soleil écrasant. Son souffle n’a jamais semblé très violent, au moins depuis la berge. Mais ce caprice climatique a transformé la lagune. Résultat : un bassin creusé par les vagues, des conditions très difficiles et un certain désordre dans les résultats des séries. Commentaire de Patrick Ranvier, le DTN : « Je crois n’avoir jamais vu un bassin où les conditions sont aussi instables et surtout changeantes entre le départ, la mi-course et l’arrivée. »
Les rameurs français auraient pu y laisser quelques illusions. Mais, preuve de leur état de forme et leur maitrise des éléments, ils ont plutôt brillamment passé l’obstacle. Quatre bateaux étaient engagés pour cette première session des régates olympiques. Trois d’entre ont franchi le cap des séries. Un seul, le quatre de pointe poids léger, devra passer par les repêchages.
Lancés les premiers dans la compétition, Germain Chardin et Dorian Mortelette ont montré la voie avec autorité et confiance. Ils ont remporté leur série du deux de pointe, s’échappant après un quart de la course pour ne plus être rejoints. Ils s’imposent avec plusieurs longueurs d’avance. Une victoire synonyme de qualification directe pour les demi-finales. « Une course intelligente et pleine de métier, analyse Patrick Ranvier. La très belle performance du jour. »
Matthieu Androdias et Hugo Boucheron d’un côté, Hélène Lefebvre et Élodie Ravera-Scaramozzino de l’autre, les deux doubles français engagés aux Jeux de Rio, n’ont pas connu la victoire. Mais eux aussi ont assuré l’essentiel : leur place en demi-finale. Habituellement très mal à l’aise dans les vagues, les garçons ont su déjouer les pièges du bassin. Ils prennent la 2ème place derrière l’équipage croate, impressionnant de facilité. Les filles ont hérité de la 3ème place, après une course très propre. Contrat rempli. Vivement la suite.
Le quatre de pointe poids léger, en revanche, devra s’imposer un détour par les repêchages, dimanche 7 août. Aligné en série dans un ordre inédit (Thibault Colard à la nage, Franck Solforosi en position 4), le bateau français a réussi son début de course. Mais il a pris une vague après un quart du parcours, embarquant un excédent d’eau dans la coque. À l’arrivée, les quatre Français prennent la 4ème place d’une série où seuls les trois premiers gagnaient leur billet pour les demi-finales. Rien de dramatique, donc. Les Jeux ne font que commencer.
Germain Chardin (deux sans barreur, vainqueur en série) : « La première course est bonne, nous pouvons maintenant préparer la demi-finale. Nous sommes motivés, c’est le maître mot. Le bassin n’est pas évident à ramer. Avec ces conditions, les écarts se creusent rapidement. »
Dorian Mortelette (deux sans barreur, vainqueur en série) : « Je n’irais pas jusqu’à dire que nous aimons les bassins agités, mais nous y sommes plus à l’aise que nos adversaires. Nous sommes en forme. Physiquement, nous sommes tous les deux en place. »
Hélène Lefebvre (deux de couple, 3ème en série) : « Le bassin était compliqué. Dans ces conditions, l’objectif n’était pas forcément de s’employer physiquement, mais de réaliser une course techniquement assez maîtrisée, en essayant de ne pas faire trop de fautes. Il fallait ramer souple. Nous y sommes plutôt bien parvenues. Au départ, je n’ai pas ressenti de stress ou de nervosité, j’étais heureuse d’être là, aux Jeux olympiques. »
Élodie Ravera-Scaramozzino (deux de couple, 3ème en série) : « Le contexte était difficile, mais je suis contente de cette qualification pour les demi-finales. Il fallait éviter de commettre trop de fautes, pour ne pas embarquer trop d’eau dans le bateau. Ce sont mes premiers Jeux, mais je ressens au village une véritable ambiance d’équipe de France olympique. Une solidarité française entre les différentes disciplines. »
Matthieu Androdias (deux de couple, 2ème en série) : « Nous sommes partis très prudemment. Nous savions que, sur un bassin aussi agité il fallait se placer techniquement sur les 500 premiers mètres. Le résultat est correct. Je suis assez content de montrer que nous pouvons nous en sortir dans ces conditions. Mais nous n’avons pris aucun plaisir. Notre première véritable course sera la demi-finale, une course couperet. Il faudra tout de suite envoyer. »
Hugo Boucheron (deux de couple, 2ème en série) : « Je me sens vraiment aux Jeux depuis hier soir, après avoir vu à la télévision, depuis le village, le défilé des athlètes français à la cérémonie d’ouverture. Mais je ne ressens pas de stress particulier dû à l’enjeu, même si ces Jeux de Rio sont mes premiers. À la limite, je ressens presque moins de pression. Plus l’événement est important, mieux je me sens. »
Thomas Baroukh (quatre de pointe poids léger, 4ème en série) : « Nous avons pris une vague après un quart de la course. Après cela, le bateau était plus lourd, nous avons embarqué quelques kilos supplémentaires, sans doute une vingtaine. Il était ensuite plus compliqué à propulser, plus bas sur l’eau. Ailleurs qu’aux Jeux olympiques, la course aurait sûrement été annulée. »
Franck Solforosi (quatre de couple poids léger, 4ème en série) : « Avant de prendre cette vague et d’embarquer toute cette eau, nous nous sentions bien, même si nous avions commis quelques fautes. À la fin, on s’est accroché comme on pouvait, mais il était difficile de faire un enlevage avec un bateau aussi lourd et bas sur l’eau. Cette 4ème place nous envoie en repêchages, dimanche. Une course supplémentaire qui n’est pas un mal, car elle nous permettra de travailler techniquement dans ces conditions. Physiquement, nous sommes au top, mais la course ne nous a pas permis de nous exprimer pleinement. »
L’équipage serbe formé de Milos Vasic et Nenad Bedik, engagé aux Jeux de Rio en deux sans barreur, a connu une matinée à rayer au plus vite de sa mémoire. Malmené par les vagues, il a vécu toute sa série en 3ème position. Mais un creux un peu plus formé, dans le dernier quart de la course, a fini par renvoyer par le fond ses illusions de qualification directe. Au premier sens du terme. Les deux rameurs serbes ont chaviré et terminé leur épreuve dans la lagune. Non classés à l’arrivée, ils auront une deuxième chance de poursuivre l’aventure, dimanche matin en repêchage.
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/ 10h00 
: repêchages du quatre sans barreur homme poids léger (LM4-) / 10h20 : séries du deux sans barreur femme (W2-) / 11h40 : séries du deux de couple homme poids léger (LM2x) / 12h20 : séries du quatre sans barreur homme (M4-)=> À suivre sur France Télévisions et CANAL+
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